"En regardant les planches des méridiens ou trajets d'énergie de la médecine chinoise, j'ai été frappée de voir que tous les méridiens de force (yang) étaient situés dans la partie postérieure du dos, du crâne jusqu'au pied? et tous les méridiens passifs (yin) sur la face antérieure. Comme dans le travail de Françoise Mézières, en médecine chinoise, le yang ne doit pas prévaloir sur le yin, et le corps doit être considéré dans sa totalité. Cette vision du corps dont la santé dépend de la distribution équilibrée de son énergie est à l'opposé de celle, occidentale, du corps compartimenté, dont chaque case correspond à un spécialiste différent.
[...] Il serait aussi vain de vouloir faire s'accélérer le rythme des saisons, hâter le mûrissement des fruits que de forcer le corps à se réaliser. Et tout comme les germes, le corps a sa vie souterraine. Si pendant la séance hebdomadaire de travail, le praticien a pris soin de bien orienter le corps, de lui préparer un nouveau terreau propice à son épanouissement, alors le corps suit la bonne impulsion, tout seul, il évolue dans le bon sens tout naturellement."
Thérèse Bertherat, Le corps a ses raisons, pages 115-116
